vendredi 25 mars 2011

Mon petit printemps tout neuf!


Le soleil revient nous chauffer un peu plus longtemps chaque jour et la neige fond en exposant des petits bouts de brun qui vont bientôt verdir. C’est officiel, le printemps est là! J’adore le printemps, la lumière est vive, la vie se réveille et la nature se renouvelle. 

Je ne peux d’ailleurs pas penser à un plus beau symbole du printemps que la préparation des semis pour le potager. Si vous n’avez jamais tenté l’expérience allez-y, c’est vraiment une belle activité pas très difficile, qui requiert peu d’effort et qui vous donnera de multiples récompenses. Il n’est pas nécessaire d’avoir de matériel particulier ni d’avoir un grand terrain pour s’improviser un potager. Quelques pots ou récipients quelconques, un peu de terre, des graines et un petit coin ensoleillé, dans la cour, sur le balcon ou le bord d’une fenêtre. Il faut seulement s’assurer qu’il y aura au moins 3-4h d’ensoleillement dans la journée.

Pour le balcon, un beau plant de tomates cerise dans un gros pot ou un seau rempli de terre. Des fines herbes (basilic, persil plat et ciboulette) et des fleurs comestibles (viola et capucines) dans votre boîte à fleurs sur le bord d’une fenêtre. Si vous avez un terrain comme moi, pourquoi ne pas mêler quelques plants de légumes à travers vos plates-bandes ou encore défricher un petit coin pour un faire un potager?

C’est le temps de semer vos graines si vous voulez de beaux plants cet été. C’est d’ailleurs une super belle activité à faire en famille, les enfants adorent voir les germes apparaître et se transformer lentement en plante. Et imaginez leur satisfaction et leur étonnement quand ils mangeront le légume de la petite graine qu’ils ont semée, magique! Sans compter que c’est aussi un bon coup de pouce contre les réfractaires aux légumes ;-)

On débute donc par choisi un bon terreau à semis ou des pastilles de tourbe déshydratées, pour se simplifier la vie et mettre les chances de notre côté, il faut semer dans des petits pots et couvrir pour conserver l’humidité et la chaleur. L’idéal ce sont les petites serres en plastique, mais il n'est pas nécessaire d’en acheter, il est tellement facile d’en improviser en recyclant nos contenants à salade transparent, ils ont juste la bonne grandeur et ont un couvercle transparent qui laissera passer la lumière et retiendra l’humidité et la chaleur à l’intérieur. On y place donc des petits pots (des petits pots de yogourt par exemple) qu’on rempli aux deux tiers de terre, on y pose 2 ou 3 graines (les plus éloignées possible les unes des autres), on recouvre de terre et on arrose. On met le couvercle, on pose près d’une fenêtre et on attend que la magie se manifeste.

Après quelques jours ou semaines, selon ce que vous avez semé, vous verrez apparaître les germes. Vérifiez régulièrement que la terre est bien humide et quand les pousses grandiront ouvrez progressivement le couvercle pour les habituer à la température ambiante. Quand le plant commence à faire des feuilles, plus besoin de couvercle. Si plusieurs pousses dans le même pot sont très collées, retirez-en une.

Quand les risques de gelée au sol dans votre région sont presque passés, sortez vos pousses le jour quand il fait beau et rentrez-les le soir pendant une semaine. Quand les gelées seront chose du passé, vous pourrez transplanter vos semis en pleine terre dans votre jardin ou dans un plus gros récipient sur votre balcon ou dans vos boîtes à fleurs. Arrosez-les bien et donnez-leur un peu de fertilisant, idéalement du fumier. Ils seront plus fragiles pour une semaine ou deux puis ils se mettront à croître à une vitesse hallucinante! La plupart des plants de légumes mettent moins de 120 jours à venir à maturité.

Je tiens à émettre un avertissement, si vous commencez à faire vos semis, il y a 80 % de chance que vous attrapiez la piqure et que vous vouliez en semer plus l’an prochain. J’ai commencé avec un plant de tomate et quelques herbes sur mon balcon il y a de cela plus de 10 ans, aujourd’hui, je sème plus de 75 variétés de légumes, herbes et fleurs chaque année et c’est une bataille incroyable de savoir ce que je sème chaque année parce que j’aurais envie de tout essayer!

Alors, enfilez votre pouce vert, allez jouer dans la boue et donnez vie à quelques juteux légumes et croquantes verdures!

Bonne semaine gourmande!

vendredi 18 mars 2011

Un goût d’ailleurs...


Me voilà de retour d’un périple fort intéressant en Afrique de l’Ouest, plus précisément au Burkina Faso. On m’avait prévenu avant mon départ que ce n’était pas un endroit de haute gastronomie alors je ne m’attendais à rien. J’ai été grandement charmée par le pays des hommes intègres, leur sourire, leur accueil et leur cuisine simple, authentique et goûteuse.

Le Burkina Faso est un pays surprenant aux multiples paysages : dunes de sable du désert, terres rouges arides et poussiéreuses du sahel où les chèvres s’égarent sous la chaleur cuisante du soleil, savane luxuriante côtoyant les plantations de mangues, de manioc, de bananes, de canne à sucre et de légumes, formations rocheuses mystiques… Un pays aux mille visages qui mérite d’être visité.

Je n’ai pas pu m’empêcher d’aller au marché et j’y ai été fort étonné, la variété et la fraîcheur des produits sont remarquables, pas du tout l’idée de l’Afrique que je me faisais. Cela dit, j’ai visité les marchés de l’Ouest du pays, parions qu’au nord, où le sahel et le désert se côtoient, il y a probablement beaucoup moins de choix. J’y ai vu surtout des mangues, des papayes, des citrons, des tomates, des concombres, du chou, des courges, des aubergines, des ocras, des oignons, des fraises, des haricots, des pommes de terre, des oranges, du manioc, des arachides, du mil, du maïs… Évidement, tout était cultivé localement et mûrit sur le plant alors les fruits étaient sucrés et juteux à souhait et les légumes très savoureux et vibrants.

Comme les ingrédients sont savoureux et frais, pas besoin de recettes complexes. La plupart des plats comportent moins d’une dizaine d’ingrédients. En Afrique, on fait comme les Africains alors mis à part les deux premiers jours où j’avais un système digestif hésitant, je me suis lancée tête baissée dans les découvertes. J’ai été très agréablement surprise. On y mange bien, des portions étonnamment copieuses et les saveurs y sont bien développées. Je croyais que comme dans la plupart des pays chauds les mets seraient très épicés, mais non pas du tout. Par contre, un condiment qu’on appelle simplement du piment, qui est en fait du piment frais broyé et assaisonné, est presque toujours offert avec le sel et le poivre dans les restaurants (qu’on appelle là bas des maquis).

Une observation intéressante : je n’ai pas vu beaucoup de céleri, par contre j’ai vu beaucoup de carottes, d’oignons et de choux. Dans la plupart des sauces de base, on utilise oignons et ail comme base de saveur. Quant aux ragoûts et mijotés, ils débutent par une mirepoix adaptée. Dans la cuisine française, la base des sauces et plats est réalisée avec un trio de légumes qu’on appelle la mirepoix : oignons, céleris et carottes. Or en Afrique de l’Ouest le céleri est remplacé par du chou vert, ce qui donne une saveur fort intéressante et un bel apport nutritif puisque le chou contient plusieurs vitamines et nutriments essentiels. Depuis mon retour, je plaide coupable de plagiat, j’ai remplacé le céleri par du chou dans plusieurs recettes et c’est une très belle alternative.


Au Burkina, on ne mange pas autant de viande qu’en Amérique, le poulet et le poisson reviennent fréquemment au menu et sont particulièrement bons. Un peu partout vous verrez d’ailleurs courir autour du restaurant les poulets qui y seront servis plus tard… Ça en fait de bon poulet bio très savoureux, un peu plus raide que ce que l’on a l’habitude, mais la saveur compense. D’ailleurs, le poulet porte un nom rigolo, on l’appelle le poulet bicyclette sans doute à cause de son allure sportive. On y trouve aussi du très bon bœuf, beaucoup de chèvres et de moutons et un peu de viandes d’animaux sauvages comme le zébu, le coba ou l’antilope. Ces dernières ressemblent d’ailleurs plus au veau ou au bœuf en terme de goût et n’ont pas une saveur de gibier très prononcée.

Je partage aujourd’hui une découverte coup de cœur, une boisson très rafraichissante, le bissap.
Le bissap est une boisson rouge invitante et revitalisante qu’on vous servira un peu partout au Burkina Faso, à tout moment du jour. La recette varie d’une région à l’autre du pays et sont goût est tantôt timide et tantôt très agressif, mais elle a toujours une belle couleur rubis. Elle surprend parce qu’elle n’est habituellement pas très sucrée et vu sa couleur éclatante on s’attend au contraire. Il s’agit d’une tisane froide de fleurs d’hibiscus sauvage (aussi appelé oseille rouge) qui est souvent parfumée au gingembre ou comme le disent les locaux au zinzembre. L’hibiscus n’a pas un goût très prononcé, mais donne une acidité intéressante, un peu comme une limonade maison. 

Bissap
  • 4 t. d’eau bouillante
  • 1 t. de fleurs d’hibiscus/oseille rouge séchées (vous en trouverez dans les magasins d’aliments naturels, dans les magasins qui vendent en vrac, les épiceries africaines, indiennes ou asiatiques)
  • 4 c. à table de miel
  • 1 c. à soupe de jus de gingembre (râpez du gingembre frais et pressez –le dans un tamis pour en extraire le jus)
Versez l’eau chaude sur les fleurs, laissez infuser pour 3 à 4 heures puis passez le mélange au tamis pour retirer les fleurs. Ajoutez le miel et le jus de gingembre, mélangez bien et réfrigérez. Servez le bissap bien froid. Par temps chaud, c’est encore mieux que la limonade!

C’était une première de mes découvertes africaines parce que, vous vous en doutez bien, il y en aura d'autres à vous partager…

Bonne semaine gourmande!