lundi 19 décembre 2011

Rapido presto hivernal


Le Canada est un immense pays et peu d’entre-nous aurons la chance d’en faire le tour. Les chanceux qui  partirons à la découverte des autres provinces choisirons probablement les pentes des rocheuses, les rivages des maritimes ou l’excitation des grandes villes… mais qu’en est-il des territoires nordiques? C’est vrai qu’à première vue, ça ne semble pas être des plus intéressants et pourtant...

J’ai eu la chance d’aller aux Territoires du Nord Ouest cet été et la beauté de l’endroit m’a séduite. Bien honnêtement, je ne m’attendais à rien et ne comprenait pas trop pourquoi ma belle-famille y habite. J’ai résolu le mystère! C’est un endroit aux paysages majestueux, les gens y sont sympathiques, accueillants, l’esprit de communauté y est bien présente et les grands espaces procurent un sentiment de liberté incomparable, comme si on y respirait plus léger. Petit bémol… je n’ai vu que l’été et je soupçonne fortement que l’hiver, à -50C, ça perd un tout petit peu de son charme ;-)

Sur ces terres rocheuses vallonnée et parsemée de lacs, la nature est omniprésente. Un paradis pour les pêcheurs et chasseurs, la région offre beaucoup surtout considérant qu’il s’agit d’un territoire nordique : doré, truite de lac, omble arctique, bison, orignal, wapiti, caribou… Tout ça est aussi synonyme de beaucoup de bonnes choses à manger!

Pendant notre séjour nous avons pu nous régaler entre autres de truite fraîche pêché du grand lac des esclaves… on n’a pas la chance de manger des prises aussi fraiches tous les jours et c’est vraiment dommage parce que c’est du pur bonheur!  Mon chéri, qui n’a jamais été un grand amateur de poisson, est tombé en amour avec la truite grillée du Bullocks Bistro : un must à visiter si vous allez à Yellowknife, un décor inusité et un style culinaire unique, frais, savoureux et sans prétention. Depuis notre retour, j’essaie de reproduire l’assaisonnement et je ne prétends pas avoir trouvé le secret mais je m’en suis inspiré pour cette recette de filet de truite poêlé, un souper rapido et santé parfait pour la semaine, même si vous n’êtes pas un grand fan de poisson.

Poisson SS (sucré/salé)
  • 2 filets de truite avec la peau (ou un autre poisson de votre choix)
  • 2 c. à table de sauce soya (moins de sodium)
  • 2 c. à table de sauce poisson thaïe
  • 2 c. à table de Mirin
  • 1 c. à table de vinaigre de riz
  • 1 c. à thé de miel
  • 1 c. à thé de sauce Worcestershire

Préchauffez une poêle antiadhésive sur feu moyen-fort. Pendant ce temps combinez tous les ingrédients sauf le poisson dans un bol pour faire la sauce. Saisissez les filets sur la peau puis réduisez le feu à moyen. Quand vous voyez les côtés du poisson commencer à devenir opaque, verser la moitié du mélange de sauce dessus et retourner les filets. Baissez à nouveau le feu de moitié et ajoutez le reste de la sauce. Le temps que le poisson cuise, la sauce va réduire et devenir collante. Servez les filets dès qu’ils sont cuit au centre et badigeonner de la sauce. Servez avec une salade verte croquante, fraîche et légèrement acidulé pour équilibrer le goût sucré-salé du poisson. Un régal minute qui reviendra surement au menu!


Avec la folie des fêtes, le temps semble s’écouler plus vite et on a toujours besoin d’une bonne petite soupe maison bien chaude et pas compliquer pour nous aider à passer au travers de notre liste! En voici donc une que j’aime particulièrement quand il fait froid et gris…


Potage aux champignons, poireaux et épinards
  • 2 paquets de 227g de champignons lavés et coupés en tranches
  • 1 ½ tasse de poireaux lavés et tranchés (ou d’oignions)
  • 2 tasse d’épinards lavés et coupés grossièrement (ou 1 tasse d’épinard congelé)
  • 2 c. à table d’huile ou de beurre
  • 2 1/2 tasses de bouillon de poulet
  • 1 tasse de crème 15%
  • 2 c. à table de vinaigre de Xérès (sherry)
  • Sel et poivre

Faites revenir les champignons et les poireaux dans l’huile à feu élevé jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés. Ajoutez les épinards, cuire une minute et ajoutez le bouillon de poulet et la crème et laissez mijoter 5 minutes. Réduire en purée avec un mélangeur à main ou passer au mélangeur. Assaisonné de sel et de poivre et ajoutez le vinaigre. Dégustez ou encore mieux, mettez-la dans un thermos et partez en forêt pour une petite marche et prenez une pause chaleur. L’odeur du sous-bois en hiver avec cette soupe sera le complément parfait, tel le pairage avec un bon vin!

Allez-y régalez-vous et profitez du temps des fêtes pour goûter de nouvelles choses, partagez de bons moments et savourez pleinement la saison!

Joyeuses et gourmandes fêtes à tous!


dimanche 30 octobre 2011

Un peu de croquant piquant dans l’assiette


Comme tout gourmand qui se respecte je passe des phases, je peux manger un ingrédient en particulier à presque tous les repas pendant un mois ou encore essayer à peu près toutes les déclinaisons possibles d’un plat ou d’une technique quand je le ou la découvre… Par exemple, quand j’ai eu ma phase de soufflé, je pense que j’en ai essayé au moins une quarantaine de recettes et j’ai  bien du en manger 4 à 5 fois par semaine pendant 2 mois! Un peu intense me direz-vous, mais bon… là vous comprenez pourquoi j’appelle ça mes folies gourmandes! J

Depuis quelques semaines ma dépendance est à un légume d’origine asiatique pas très connu, mais qui est de plus en plus cultivé au Québec : le Daikon. Ça ressemble à une carotte géante blanche et c’est dans la famille du radis. Dans les épiceries asiatiques, il est assez gros, du même diamètre qu’un concombre, par celui cultivé ici a plus la grosseur d’une carotte, il est tout aussi bon peu importe la grosseur, il faut par contre le peler quand il est gros. Son goût est proche du radis rouge traditionnel, mais il est moins piquant. L’avantage du daikon c’est qu’il ne demande pas beaucoup de préparation, on mange autant les fanes que le légume, il est super polyvalent et comme son compagnon le radis et est une bonne dose de vitamine C.

Si vous aimez les mets vietnamiens vous en avez surement déjà mangé, le daikon est souvent émincé avec des carottes et servi en salade assaisonnée de vinaigre de riz, de sel, de sucre et de sésame pour accompagné les rouleaux de printemps, les grillades ou en condiment dans les sandwiches vietnamien (banh-mi).

Mes deux recettes de Daikon coup de coeur :

Une soupe parfaite pour les jours de corvées automnales. Ça fait changement et ça réchauffe à l’intérieur comme à l’extérieur sans alourdir.

Soupe miso au daikon
  • ¼ tasse de pâte de miso blanc
  • 1 gros daikon ou 3 petits coupés en batonnets (s’il est gros, il faut le peler)
  • Les feuilles de daikon coupées en petits morceaux
  • 1 c. à thé de dashi en poudre (optionnel)
  • 1 litre d’eau
  • ¼ tasse de tofu ou de crevettes (optionnel)
  • 3 champignons shiitake (optionnel)
  • 1 oignon vert haché

Faites chauffer l’eau, ajoutez le dashi et le daikon et laissez mijoter jusqu’à ce que celui-ci soit al dente. Dans un bol, délayer le miso avec un peu de l’eau chaude puis ajoutez au mélange de soupe. Ajoutez les fanes de daikon, le tofu et les champignons, laissez mijoter quelques minutes, saupoudre de l’oignon vert et déguster!


Daikon mariné
  • 1 tasse de daikons coupés en rondelles ou en juliennes (s’il est gros, il faut le peler)
  • 1 tasse de carottes coupées en rondelles ou en juliennes
  • ¼ tasse d’oignon tranché finement (optionnel)
  • ½ tasse de vinaigre de riz
  • ½ tasse d’eau
  • ¼ tasse de sucre
  • 2 c. à table de sel

Faites chauffer l’eau, le vinaigre, le sucre et le sel jusqu’à ce que tout soit bien dissout. Mettez les daikons, les carottes et les oignons dans un contenant et versez-y la marinade. Mettez au frigo au moins 12 heures. Servez ces rafraichissantes et croquantes marinades dans vos salades, vos sandwiches, vos burgers, comme accompagnement aux grillades…

Le daikon se conserve longtemps au frigo alors faites-en provision et partez à l’aventure. Pourquoi ne pas en ajouter des morceaux dans votre salade, en râper dans votre salade de chou, en faire en tempura, en couper finement pour mettre dans vos tartares, les servir en crudité avec de la trempette ou simplement les faire sauter au beurre dans la poêle… c’est sans fin! Allez-y, croquez!

D’ici la prochaine, soyez gourmands!

dimanche 25 septembre 2011

Le vend gourmand du Nord...


Ça y est, l’été est bien et bel fini. La chaleur s’estompe, le paysage change,  les couleurs d’automne s’installent avec les soirées fraîches et je me réinstalle devant mon ordinateur. Cet été, j’ai eu la chance de me promener dans la province et le pays et de voir des régions moins connues, des endroits qui n’attirent pas les foules de touristes parce qu’ils sont un peu plus éloignés, mais qui regorgent de trouvailles surprenantes et délicieuses.

Mon premier périple m’a amené en Abitibi où j’ai joué les elfes dans la forêt de juin regorgeant de deux thés sauvages : le thé du Labrador et le thé des bois (aussi appelé Thé du Canada et Wintergreen). Tous deux fantastiques de par leurs saveurs prononcées et leurs multiples vertus. Parce que oui, on peut dire des vertus, les Amérindiens les utilisaient tous deux comme remède et encore aujourd’hui, l’ingrédient qui donne son odeur caractéristique à la pommade Antiphlogestine est le salicylate de méthyle, qu’on retrouve dans le thé des bois. Bien que ce soit fort intéressant et utile, je m’intéresse aujourd’hui plus aux arômes et saveurs de ces deux thés sauvages.

 On peut mâchouiller la feuille de thé des bois, elle libère une agréable saveur de menthe sucrée et légèrement piquante très proche de celle des bonbons peppermint roses (communément appelées « paparmanes »). C’est d’ailleurs un bon substitut pour la gomme à mâcher, les dentistes vont m’aimer! ;-) La saveur est très mentholée et assez forte alors si vous cuisinez avec, dosez comme de la menthe poivrée. On l’utilise surtout dans les desserts, avec la vanille ou le chocolat. On peut également en faire une infusion, mais pour cela il faut prévoir à l’avance puisque pour faire un bon thé, il doit infuser 24h, le résultat est fort agréable bien mentholé comme une tisane à la menthe, mais avec une petite touche astringente.





Le thé du Labrador est un peu plus facile à trouver dans les magasins, plusieurs épiceries bio ou magasins de produits naturels en offrent dans leur rayon de thés et tisanes. C’est un thé aux arômes boisés, un goût légèrement résineux et plutôt doux. On le prépare différemment du thé conventionnel, on le fait carrément bouillir pendant quelques minutes puis on le filtre. Plus vous aimez un thé qui goûte fort, plus longtemps vous le faites bouillir. À mon goût, 5 minutes suffisent, puis je le laisse reposer et infuser 1 ou 2 minutes. Le thé du Labrador ne développera pas d’amertume prononcée comme le thé vert et le thé noir. C’est son goût de sapinage qui prendra le dessus s’il est plus concentré. Une tasse de thé du Labrador c'est comme une bouffé d'air d'automne, chargée d'odeur végétales, ça réchauffe et réconforte l'âme. En plus, c’est un antioxydant relativement puissant, seul petit bémol, il faut le consommé avec parcimonie, le thé du Labrador contient des toxines inoffensives en petites quantités, mais qui peuvent créer des désagréments si on en consomme beaucoup. On recommande donc de ne pas faire bouillir plus de 15 minutes et de se limiter à 2 tasses par jour.

On peut également broyer les feuilles et les utiliser comme fines herbes dans les marinades et sauces. C’est d’ailleurs une saveur qui se marie extrêmement bien avec le gibier sauvage. J’attends impatiemment que mon homme me rapporte une pièce de viande de la chasse pour concocter un petit mijoté parfumé au thé du Labrador et à la baie de genévrier… miam miam. Ce sera assurément un plat qui éveillera mes racines amérindiennes, si loin soient-elles!

On ne trouve pas ces deux thés qu’en Abitibi, ils y poussent presque dans toutes les régions du Québec et de l’Ontario alors ouvrez l’œil. Le thé du Labrador se récolte le printemps, l’été et l’automne et pousse dans les milieux acides et humides comme les tourbières. Souvent on en retrouve près des bleuets sauvages qui aiment les mêmes conditions. Quant au thé des bois, on le retrouve plus facilement dans les forêts de conifères au sol sablonneux et on le cueille de préférence durant le printemps ou l’été.

Dans mes prochains textes, je poursuivrai le partage de mes découvertes lors de mon périple nordique entre autres à la Baie-James, au Lac St-Jean et aux Territoires du Nord-Ouest…

D’ici là, soyez gourmands!

lundi 18 juillet 2011

La fleur d’ail, beauté singulière qui charme la papille!


Fin juin et début juillet, c’est le temps de la fleur d’ail et il faut faire vite quand on en trouve parce qu’elle n’est offerte que pendant quelques semaines et par de trop rares producteurs. Il faut dire que ce ne sont pas toutes les variétés d’ail qui fleurissent, seulement l’ail à tige dure qui est d’ailleurs moins cultivé au Québec parce qu’elle ne se conserve pas aussi longtemps que l’ail à tige molle. La fleur est coupée alors qu’elle est encore en bouton pour favoriser la croissance du bulbe d’ail. Sa comestibilité est peu connue, beaucoup la verront sur les étals au marché et ne sauront pas trop ce qu’est cette tige tordue et effilée avec un bouton allongé d’un vert bien profond. Il faut voir plus loin, c’est un petit trésor de saveur!

Pour ceux qui n’ont pas de marché près de chez eux, vous pouvez aussi l’acheter en épicerie, elle ne sera pas fraîche, mais tout de même intéressante. Deux options assez différentes sont communes sur le marché, une dans l’huile avec du sel et du vinaigre qui préserve assez bien la saveur du légume lorsqu’il est frais et une autre plus piquante et avec un goût d’oignon plus prononcé, la fleur d’ail fermentée, cette dernière constitue un assaisonnement ultra polyvalent, je vous conseille d’ailleurs celle de la ferme Le petit Mas .

Quand on a la chance de trouver de la fleur d’ail fraîche, on la mange crue de préférence ou sinon à peine réchauffée. Le goût  de la fleur d’ail rappelle celui de l’ail, mais beaucoup plus doux, sucré et raffiné. On l’utilise donc plus comme une herbe fraîche ou comme un légume. On en met dans nos bruschettas, guacamoles, vinaigrettes, salades, omelettes, pâtes, mayonnaises… On en fait une tapenade pour les croutons ou pour accompagner les fromages, bref on la savoure un peu partout. Pour la conserver on la garde au frigo jusqu’à 10 jours, on peut aussi la réduire en purée dans de l’huile, elle se gardera ainsi au frigo plusieurs semaines et si vous voulez prolonger le plaisir encore plus, faites des glaçons d’huile de fleur d’ail ou de pesto de fleur d’ail que vous pourrez jalousement garder pour vos repas spéciaux toute l’année.

Elle possède les mêmes vertus nutritionnelles que l’ail, super aliment reconnu,  mais a un gros avantage par rapport à celui-ci : elle ne vous donnera pas mauvaise haleine! Alors, allez-y et dégustez sans remord!

Je me suis amusée à l’interpréter de quelques façons...

Tapenade de fleur d’ail sur crouton de baguette aux olives vertes. À servir à l’apéro avec un bon brie ou des crevettes grillées.

Tapenade
  • 20 tiges de fleurs d’ail
  • ½ t. d’huile d’olive ou de tournesol
  • ½ c. à thé de sel
Passez le tout au robot et ajuster la quantité d’huile pour que le mélange ait la texture du pesto et voilà!Vous pouvez aussi vous servir de la préparation pour parfumer vos salade, vos pâtes, sandwiches... c'est un bon condiment pour à peu près tout!

Toujours pour l’apéro…
Brandade de fruits de mer à la fleur d’ail
  • 1 ½ t. de poisson de votre choix, ou de crevettes ou de crabe cuit ou un mélange de ceux-ci
  • 1 petite pomme de terre jaune cuite et réduite en purée
  • 2 tiges de fleur d’ail hachées
  • Jus d’un demi-citron
  • 2 c. à table de persil haché
  • 1 c. à table de mayonnaise
  • 2 c. à table d’huile d’olive
  • Sel et poivre

Mettre le poisson ou les fruits de mer et la fleur d’ail dans un robot culinaire et pulsez jusqu’à ce que tout soit réduit en petits morceaux, attention à ne pas trop haché finement, cela ne doit pas devenir une pâte. Si vous n’avez pas de robot, hachez simplement tout ensemble. Puis ajoutez le reste des ingrédients et mélangez délicatement avec une spatule jusqu’à ce que tout soit bien incorporé et servez avec des croutons ou des biscottes. Miam, un apéro d'été parfait avec un bon rosé frais.


Carottes au cumin et à la fleur d’ail
  • 4 à 5 grosses carottes (du Québec svp) coupées en gros morceaux
  • 1 échalote française hachée finement
  • 1/3 t. de bouillon de poulet
  • 1 c. à thé de cumin
  • 2 c. à thé de paprika
  • 4 tiges de fleurs d’ail coupées en petites rondelles
  • 2 c. à table de beurre
  • 1 c. à soupe de jus de citron
  • 2 c. à table de persil haché
  • Sel et poivre

Mettez les carottes, l'échalote, le bouillon, le cumin et le paprika dans une casserole à feu moyen et portez à ébullition. Cuire jusqu’à ce que les carottes soient tendres, mais avec encore un peu de croquant. Réduisez le feu et ajoutez la fleur d’ail, le persil, le beurre, le jus de citron, mélanger bien, salez, poivrez au goût et servez chaud. Vous ne verrez plus les carottes cuites de la même façon! Elles ont du panache et de l'exotisme dans cette recette tout simple.

Les possibilités sont infinies, laissez-vous inspirer! La fleur d’ail vous envoutera de son arôme à la fois délicat et délicieux!

Bonne semaine gourmande!