dimanche 25 septembre 2011

Le vend gourmand du Nord...


Ça y est, l’été est bien et bel fini. La chaleur s’estompe, le paysage change,  les couleurs d’automne s’installent avec les soirées fraîches et je me réinstalle devant mon ordinateur. Cet été, j’ai eu la chance de me promener dans la province et le pays et de voir des régions moins connues, des endroits qui n’attirent pas les foules de touristes parce qu’ils sont un peu plus éloignés, mais qui regorgent de trouvailles surprenantes et délicieuses.

Mon premier périple m’a amené en Abitibi où j’ai joué les elfes dans la forêt de juin regorgeant de deux thés sauvages : le thé du Labrador et le thé des bois (aussi appelé Thé du Canada et Wintergreen). Tous deux fantastiques de par leurs saveurs prononcées et leurs multiples vertus. Parce que oui, on peut dire des vertus, les Amérindiens les utilisaient tous deux comme remède et encore aujourd’hui, l’ingrédient qui donne son odeur caractéristique à la pommade Antiphlogestine est le salicylate de méthyle, qu’on retrouve dans le thé des bois. Bien que ce soit fort intéressant et utile, je m’intéresse aujourd’hui plus aux arômes et saveurs de ces deux thés sauvages.

 On peut mâchouiller la feuille de thé des bois, elle libère une agréable saveur de menthe sucrée et légèrement piquante très proche de celle des bonbons peppermint roses (communément appelées « paparmanes »). C’est d’ailleurs un bon substitut pour la gomme à mâcher, les dentistes vont m’aimer! ;-) La saveur est très mentholée et assez forte alors si vous cuisinez avec, dosez comme de la menthe poivrée. On l’utilise surtout dans les desserts, avec la vanille ou le chocolat. On peut également en faire une infusion, mais pour cela il faut prévoir à l’avance puisque pour faire un bon thé, il doit infuser 24h, le résultat est fort agréable bien mentholé comme une tisane à la menthe, mais avec une petite touche astringente.





Le thé du Labrador est un peu plus facile à trouver dans les magasins, plusieurs épiceries bio ou magasins de produits naturels en offrent dans leur rayon de thés et tisanes. C’est un thé aux arômes boisés, un goût légèrement résineux et plutôt doux. On le prépare différemment du thé conventionnel, on le fait carrément bouillir pendant quelques minutes puis on le filtre. Plus vous aimez un thé qui goûte fort, plus longtemps vous le faites bouillir. À mon goût, 5 minutes suffisent, puis je le laisse reposer et infuser 1 ou 2 minutes. Le thé du Labrador ne développera pas d’amertume prononcée comme le thé vert et le thé noir. C’est son goût de sapinage qui prendra le dessus s’il est plus concentré. Une tasse de thé du Labrador c'est comme une bouffé d'air d'automne, chargée d'odeur végétales, ça réchauffe et réconforte l'âme. En plus, c’est un antioxydant relativement puissant, seul petit bémol, il faut le consommé avec parcimonie, le thé du Labrador contient des toxines inoffensives en petites quantités, mais qui peuvent créer des désagréments si on en consomme beaucoup. On recommande donc de ne pas faire bouillir plus de 15 minutes et de se limiter à 2 tasses par jour.

On peut également broyer les feuilles et les utiliser comme fines herbes dans les marinades et sauces. C’est d’ailleurs une saveur qui se marie extrêmement bien avec le gibier sauvage. J’attends impatiemment que mon homme me rapporte une pièce de viande de la chasse pour concocter un petit mijoté parfumé au thé du Labrador et à la baie de genévrier… miam miam. Ce sera assurément un plat qui éveillera mes racines amérindiennes, si loin soient-elles!

On ne trouve pas ces deux thés qu’en Abitibi, ils y poussent presque dans toutes les régions du Québec et de l’Ontario alors ouvrez l’œil. Le thé du Labrador se récolte le printemps, l’été et l’automne et pousse dans les milieux acides et humides comme les tourbières. Souvent on en retrouve près des bleuets sauvages qui aiment les mêmes conditions. Quant au thé des bois, on le retrouve plus facilement dans les forêts de conifères au sol sablonneux et on le cueille de préférence durant le printemps ou l’été.

Dans mes prochains textes, je poursuivrai le partage de mes découvertes lors de mon périple nordique entre autres à la Baie-James, au Lac St-Jean et aux Territoires du Nord-Ouest…

D’ici là, soyez gourmands!