mercredi 22 décembre 2010

Le temps des fêtes goûte le ragoût de ma grand-mère!

Noël sera là dans quelques jours et les fêtes nous amèneront un défilé extraordinaire de repas généreux et chaleureux en famille et entre amis. Un marathon de bonheur! Les fêtes ont un petit quelque chose de particulier, c’est une occasion de se voir, de partager de bons moments, de donner et de manger des choses qu’on ne mange souvent qu’une seule fois par année ce qui les rend d’autant plus spéciales.


Il y a autant de traditions que de familles et à mon avis ça fait partie de la beauté de la chose. Dans certaines familles, on fait tout ensemble, dans d’autres chacun a sa spécialité et il y a même certaines familles pour qui c’est la grand-mère ou une matante qui fait tout parce que c’est elle qui sait et qui l’a toujours fait. En jasant avec des collègues et amis, je me rends compte que ce sont souvent les personnes plus âgées qui sont en charge des festins des fêtes. Dans les familles où les aïeuls ont disparu, souvent on a mis de côté les plats traditionnels et on se fait des fondus ou des menus à la mode à partir des recettes suggérées dans les magazines. Je n’ai rien contre, mais en même temps ça me trouble un brin… qu’adviendra-t-il de l’héritage culinaire québécois? Oui, la plupart des recettes traditionnelles de nos régions sont longues à préparer, mais, c’est pour ça qu’on les fait seulement une fois par année et c’est aussi ce qui en fait des mets de fêtes.


Je vous l’accorde la présentation des mets d’autrefois n’est pas forcément chic et n’a pas le même panache dans l’assiette que la petite recette de tel chef présentée dans le magazine branché. Mais ça embaume la maison comme aucun plat, ça réchauffe l’âme et ça nourrit les sourires! Ça a une chaleur et un réconfort particulier. C’est notre héritage culinaire, né d’une riche histoire de colonisation. Un rappel que la vie d’avant était plus frêle et que ces moments de fête avaient une autre signification. Il n’y avait pas d’ingrédients exotiques ou très coûteux, c’est la préparation et le cœur qu’on y mettait qui faisait le met et surtout c’était l’occasion d’être tous réunis.


Pour moi, un temps des fêtes sans au moins un repas traditionnel ce n’est pas le temps des fêtes. C’est un passage obligé, un clin d’œil à nos prédécesseurs et en quelque sorte un retour aux sources.


Il y a trois ans, il y avait un trou au menu du repas de Noël. Dans ma famille, chacun fait un bout, ma mère fait les pâtés à la viande, mon oncle et ma tante chouchoutent la dinde et grand-maman faisait les poutines à la viande. Je suis originaire de la Mauricie et c’est notre plat du coin, des boules de pâtes farcies à la viande et cuites dans un mélange de 3 bouillons avec de la patte de cochon. Quand grand-maman est partie, personne ne savait trop comment faire les fameuses poutines… elle avait appris la recette de sa mère dans le temps, mais ce n’était pas dans un livre. Ma mère l’avait déjà vu faire quelques fois et avait eu droit à la « recette » genre 2 fois d’eau que de gras, un gros pouce de ci, un petit doigt de ça et tu vas le sentir quand ça va être prêt. Pas exactement facile à reproduire…


Il faut absolument que je mange du ragout de poutines une fois pendant le temps des fêtes. Tous les Noël de mon enfance moi et mon frère on a avait hâte à deux choses : les cadeaux et les poutines! La première année, j’ai fouillé sur le web, j’ai appelé les cercles de fermières du coin et j’ai essayé d’en faire… pas une grande réussite. L’année suivante, mon oncle en avait acheté au boucher du coin, c’était bon, mais ce n’était pas comme celles de grand-maman. Ce qui arrive avec les recettes d’antan c’est que chaque cuisinière y met sa touche et le goût qu’on recherche c’est celui qu’avait la version de notre famille. Je cherche donc encore le secret de ma grand-mère. J’aurais dû prendre un moment pour apprendre à le faire avec elle. Si vous avez quelqu’un dans votre famille qui fait vivre la tradition, prenez un peu de temps pour apprendre leurs recettes, elles seront certainement fières que vous vouliez savoir et heureuses de partager. Et quand ces personnes auront disparu, un peu d’elles reviendra chaque année dans vos festins.


Je vais refaire un ragoût cette année et l’an prochain et l’autre d’après jusqu’à ce que je trouve le petit quelque chose de spécial! En attendant, grand-maman si tu veux me souffler ton secret dans un rêve ne te gêne pas!


Joyeuses fêtes à tous, soyez heureux et prenez le temps de savourer la vie!

mercredi 15 décembre 2010

Un soufflé pour les essoufflés!

Les fêtes arrivent, moins de deux semaines! Est-ce que vos menus sont faits, vos listes de commissions? Commencez-vous à paniquer ou à être essoufflés? Même si ce n’est le cas, qui dirait non à une petite recette facile, délicieuse, qui ne coûte pas cher, est pas longue à préparer, qui s’adapte à se qui traine dans le frigo, qui se sert aussi bien au brunch qu’en entrée au souper et surtout qui ne manquera pas d’impressionner? Oui, oui, tout ça dans le même plat, je vous le promets!
 
 
 
Un petit soufflé mignon, dodu, tout chaud et léger comme de gros flocons de neige. On peut y mettre ce qu’on veut, l’idéal pour passer les restants de légumes déjà cuits, un bout de poisson ou de fromage… J’ai fait ma version avec un reste de crabe d’un autre repas avec lequel je ne savais pas trop quoi faire.
 
 
 
Je sais un soufflé, ça fait un peu snob, on n’ose pas trop parce que ça a l’air compliqué et difficile à réussir. C’est un mythe pour vous empêcher de profiter des bonnes choses! C’est une bonne petite bête quand on la connaît et si vous avez des œufs frais, tout va bien aller. Pour une fois que quelque chose de décadent est santé, on n’est pas pour s’en priver!
 
 
 
Quelques autres mythes à éclairer sur l’œuf tant qu’à y être…
  • Les œufs blancs et les œufs jaunes sont pareils, il n’y en a pas un meilleur que l’autre.
  • Le jaune de l’œuf contient du cholestérol, mais il a été prouvé que sa consommation n’avait pas d’impact sur le taux de cholestérol de l’homme et donc pas d’impact négatif sur sa santé cardiovasculaire au contraire puisque le jaune est aussi une bonne source d’antioxydants.
  • L’œuf contient beaucoup de protéines.
  • Les œufs de poules en liberté, de fermier, vitaminés ou toute autre appellation du genre sont une tactique de vente marketing, il a été prouvé qu’ils ne sont pas différents des autres œufs, seulement plus chers. Les seuls produits en supermarché qui sont vraiment différents ce sont les œufs oméga qui contiennent plus d’oméga 3 parce que les poules qui les ont pondus ont mangé des graines de lin.
  • Quant aux œufs biologiques, ils sont encore critiqués, leur composition et leurs nutriments ne sont pas significativement différents des œufs traditionnels, mais au test du goût, plusieurs font une différence et les préfèrent.
  • Un œuf se conserve 5 semaines et toujours au frais.
  • Si vous avez un doute sur la fraîcheur de vos œufs, mettez-les dans l’eau, s’ils flottent ce n’est pas bon signe!
 
Bon, maintenant que vous savez à quoi vous en tenir pour les œufs, voici la recette de ce coquin petit soufflé :
 
 
Soufflé au crabe et au fromage
 
(pour 4 personnes)
  • 40 g de beurre
  • 40 g de farine
  • ¾ t. de lait
  • 1 pincée de noix de muscade
  • 1 pincée de cayenne
  • 2 c. à soupe de ciboulette
  • 3 gros œufs
  • 100 g de crabe effiloché (vous pourriez même utiliser celui en conserve)
  • Sel et poivre
  • ¼ t. de fromage cheddar râpé
 
  1. Graissez 4 ramequins ou petits plats allant au four.
  2. Faites fondre le beurre dans une casserole et ajoutez-y la farine et bien remuer sur un feu moyen.
  3. Ajoutez graduellement le lait en brassant continuellement. Vous aurez après cinq minutes une béchamel très épaisse. Ça devrait avoir la texture de la mayonnaise, si c’est plus épais, ajoutez un peu de lait et si c’est trop liquide, cuisez un peu plus longtemps.
  4. Retirer la préparation du feu et ajoutez le sel, le poivre, la muscade, la cayenne et la ciboulette, soyez très généreux, cette préparation sera ensuite diluée.
  5. Séparez les œufs et mélangez les jaunes, le crabe et le fromage avec la préparation de béchamel.
  6. Jusqu’à cette étape-ci, vous pourriez faire cela à l’avance et tout mettre au frigo.
  7. Quand vous êtes prêts, préchauffez le four à 350 degrés F et fouettez les blancs d’œufs avec une pincée de sel jusqu’à ce que ceux-ci soient bien fermes et qu’il n’y ait plus du tout de liquide.
  8. Incorporez délicatement les blancs au mélange de béchamel et versez dans les ramequins.
  9. Mettez-les au four pour 15 à 18 minutes et servez dès qu’ils sortent du four, parce qu’un soufflé c’est frileux et ça retombe quand ça se met à s’ennuyer de la chaleur du four!
 
 
 
Vous pourriez accompagner ce gentil soufflé d’une petite salade ou d’une sauce chaude comme un coulis de poivrons rouges grillés. N’hésitez pas à remplacer le crabe par une purée de carottes au cumin ou des petites crevettes de Matane et variez les assaisonnements en fonction des herbes et épices que vous avez sous la main. Tiens, je pense que je vais essayer épinards et ail…
 
 
 
Bonne semaine gourmande!

mardi 7 décembre 2010

Une bonne raison de poireauter!

Qu’est-ce qui contient à peu près pas de calories, beaucoup de minéraux, de vitamines, qui se conserve jusqu’à 3 mois au frigo, coûte vraiment pas cher, est super versatile et facile à cuisiner? Néron en consommait régulièrement supposément pour s'éclaircir la voix. C'est l’emblème du pays de Galle. Oh, c'est aussi un des aliments que les Françaises associent aux régimes minceur à cause, entre autres, de ses propriétés diurétiques et de sa haute teneur en fibre. D'ailleurs, il y a quelques années, après la publication aux États-Unis du livre "Why French Women don't Get Fat" il y a eu une pénurie de se légume à New York, les marchands ne suffisaient pas à la demande. Vous avez une idée? 


C’est Monsieur le poireau, il n’a pas tellement la cote au Québec, on en mange à l’automne quand on le voit dans les marchés, on se sature de crème aux poireaux puis on l’oublie jusqu’à l’an prochain et pourtant c’est un légume gouteux, facile à aimer et à préparer!

Partout où on utilise des oignons, on peut mettre des poireaux alors pas de raison de pas en manger. Le poireau a quelques avantages sur l’oignon : il a un peu de subtilité et une saveur légèrement plus sucrée, on l’aime froid comme chaud (plus souvent cuit) et surtout pas de larmes quand on le coupe ;-)

Son seul inconvénient, il faut bien le laver parce qu’il y a souvent de la terre ou du sable entre les feuilles. La façon la plus facile est certainement de le couper, le tremper dans l’eau froide et l’essorer comme la salade. Sinon on coupe au centre sur la longueur du bout vert jusqu’à 2 à 3 pouces de l'autre bout et on passe bien à l’eau en frottant entre les feuilles.

Mis à part la racine du bout, tout se mange dans le poireau, les recettes utilisent souvent seulement le blanc du poireau (qui est blanc parce qu’il est sous terre quand le légume pousse) mais la partie verte est aussi très bonne et même encore plus goûteuse. Idéale dans les soupes, mijotés, sauce… Coupés en fines lamelles et frits, c’est une garniture croustillante fabuleuse pour les pâtes, purée de pommes de terre, ragoût…

Avec les fêtes qui approchent, on aura envie d’étirer les matins et un bon compagnon pour les œufs sera toujours bienvenu. Le poireau est le parfait complice pour vos brunchs et petits déjeuners, dans les omelettes, quiches, frittatas, en salade avec des œufs à la coque, dans les sautés de pommes de terre…
Je suis une grande amatrice de salade, mais on dirait qu’en hiver leur fraîcheur croustillante me tente moins quand je regarde la neige tomber… solution : l’accompagner d’un petit quelque chose de chaud et coulant… et j’ai jeté mon dévolu sur une petite tartelette bonne autant pour le lunch qu’en entrée, remplie de fromage coulant et de saveur yum yum yum!
Tartelette au poireau au fromage
  •  4 petits fonds de tartelettes ou morceaux de baguettes
  • 1 gros poireau lavé et coupé en rondelles
  • 10 champignons tranchés (j'ai mis des créminis)
  • ¼ t. de vin blanc (ou de vermouth ou de jus de pomme)
  • 1/3 t. de fromage en cubes (bleu ou de chèvre ou brie) + quatre fines tranches
  • ½ t. de crème sure
  • 2 c. à soupe de noix de Grenoble en petits morceaux (ou autre noix)
  • 2 c. à soupe de ciboulette hachée
  • Sel et poivre
  • Huile d’olive
Faites précuire les fonds de tartes 10 minutes à 400. Pendant ce temps, faites revenir les poireaux et les champignons dans un peu d’huile d’olive à feu moyen fort jusqu’à ce que ceux-ci soient bien colorés. Ajoutez le vin, baissez le feu et laissez réduire qu’à ce qu’il n’y ait presque plus de liquide. Ajoutez les cubes de fromage, quand celui-ci commence à fondre, ajoutez la crème sure et les noix et bien mélanger et chauffez pour que tout soit bien fondu et crémeux. Mettre le mélange dans les fonds de tartes, ajouter les tranches de fromage et mettez au four à « broil » pour bien dorer le dessus. Servez chaud accompagné d’une salade. Toute les variations sont bonnes, vous pouvez en faire un bruschetta ou même une pizza sur un pita craquant. Allez-y avec le fromage qui traîne dans le frigo ou celui qui vous fait envie, faites-vous plaisir!

Alors sautés, à la vapeur, frits, bouillis, en purée, chaud ou froid… poireauté donc un peu cet hiver! ;-)

Bonne semaine gourmande!